De Dei Filius à Dei Verbum (I)
Abbé Christopher BRANDLER FSSPX
Y a-t-il continuité ou rupture entre l'enseignement de Vatican II et la doctrine de l'Église catholique ? Peut-on parler d'une nouvelle théologie de la Révélation ?
La présente étude analyse la constitution Dei Verbum sur la révélation promulgué à Vatican II. Il montre que, si l'ambiguïté des textes du concile permettraient en soi d'en tirer une interprétation orthodoxe, le contexte, les affirmations explicites des principaux auteurs du texte, l'usage qu'on en a fait après le concile oblige vont bien dans le sens d'une rupture.
Cet article (premier sur une série de trois) se penche plus spécifiquement sur la question des sources de la Révélation divine et montre un certain glissement vers une conception protestante de la Révélation.
De Dei Filius à Dei Verbum : un progrès ? (I)
par l’abbé Christopher Brandler
Abréviations utilisées dans ce texte :
DF : Constitution dogmatique Dei Filius sur la foi catholique du concile Vatican I (1870).
DV : Constitution dogmatique Dei Verbum sur la révélation divine du concile Vatican II.
NRT : Nouvelle revue théologique.
RD : La révélation divine, collection Unam Sanctam, nº 70, Cerf, 1968.
Introduction Dei Verbum : continuation de Trente et de Vatican I ?
« Les âmes sont malades, et d’une terrible maladie : la fatigue et la terreur de la vérité ! Dans les âmes encore chrétiennes, cette maladie se manifeste par une absence d’horreur pour l’hérésie, par une continuelle complaisance envers l’erreur, par un certain goût des pièges qu’elle tend, souvent par une honteuse ardeur à s’y laisser prendre. On se laisse dire, on répète des choses énormes. On ne fait plus difficulté d’admettre que depuis…