La prud'homie chez saint Louis
Joseph LAGNEAU
La prud’homie
chez saint Louis
par Joseph Lagneau
DÉGAGER et isoler une vertu chez un saint roi qui en a pratiqué tant semble relever de la gageure. Et puis, pourquoi mettre plus particulièrement en exergue cette vertu de prud’homie [1] dont notre dénomination actuelle de prudence [2] rend imparfaitement compte ?
Pourtant, des raisons philosophiques et historiques permettent de justifier le choix de ce titre. En effet, saint Louis n’est pas « un roi doublé d’un saint, c’est un roi saint [3] ». Or, philosophiquement, l’éminent théologien contemporain de Louis IX, saint Thomas d’Aquin, nous enseigne que la vertu de prudence (au service de la justice) est la vertu propre du gouvernant [4] :
Aussi, est-ce sous la direction de la prudence que le chef fait régner la justice qui a trait au bien commun. C’est pourquoi les vertus les plus nécessaires…