La négation du péché originel, racine de la crise du monde moderne
Fr. Alain BOBAY O.P.
Cet article montre que le point névralgique de la crise du monde moderne doit être recherchée dans la négation du péché originel. "Posons comme maxime incontestable que les mouvements de la nature sont toujours droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain" dit Rousseau dans l'Émile.
Il examine ensuite les ramifications de cette déviation originelle : une certaine oscillation entre :
l'individualisme : refus de la loi (société permissive et délinquance) et refus des inégalités (idéologie woke), aboutissant à l’atomisation de la société.
et le totalitarisme : police de la pensée, intrusion de l'État dans la vie privée, fisc écrasant.
Ce constat posé, l'auteur montre dans la vie et l'oeuvre de saint Grégoire le Grand, le précurseur de l'Europe chrétienne, un modèle propre à inspirer ceux qui veulent relever notre société de ses ruines.
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La négation du péché originel, racine de la crise du monde moderne
par le frère Alain o. p.
Une société fondée sur le péché
On raconte qu’un certain jour un pirate était tombé entre les mains d’Alexandre le Grand au cours de l’une de ses campagnes. Le conquérant l’avait fait apporter devant lui pour le juger. « Pourquoi troubles-tu ainsi les mers ? ». Et lui de répondre avec beaucoup d’esprit et de raison : « Mais, du même droit que toi, tu bouleverses la terre entière ! Seulement, parce que je ne jette le trouble qu’avec un petit navire, on m’appelle brigand. Et parce que tu le fais avec une grande flotte, on t’appelle empereur » [1].
C’est par cette anecdote que saint Augustin, dans La Cité de Dieu, illustre l’infirmité radicale des empires qui ne sont pas fondés sur la justice.
Que sont les empires sans…