L’école ultramontaine face au naturalisme
Anatole FIGNON
L'école ultramontaine a regroupé les plus grands défenseurs de l'Église catholique aux 19e et 20e siècles. Il a combattu les attaques d'un monde gagné aux principes révolutionnaires de 1789, d'un part, et les tentatives de conciliation pratique entre l'Église et la modernité prônée par les catholiques libéraux, de l'autre.
Cet article donne un bon aperçu de la vie et de l'œuvre de quatre ultramontains particulièrement emblématiques :
Dom Guéranger (1805-1875), le liturgiste qui a rétabli en France l'usage intégral de la liturgie romaine,
Louis Veuillot (1813-1883), le polémiste et journaliste, qui a dénoncé au jour le jour les mensonges et la méchanceté des adversaires de l'Église,
le cardinal Pie (1815-1880), l'homme de doctrine qui a partout prêché la nécessaire soumission de l'ordre social au règne du Christ-Roi,
et Émile Keller (1828-1909) le député, qui a défendu au Parlement les droits de l'Église et obtenu la construction de la basilique de Montmartre.
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L’école ultramontaine face au naturalisme
par Anatole Fignon
Introduction
« Redigere intellectum in obsequium Christi [1], dit Saint Paul. C’est le premier travail ; le second, c’est-à-dire l’action, en fonction de cette soumission, se fera d’elle-même », écrivait Mgr Lefebvre à Jean Ousset [2].
LE PAPE PIE IX, dans son Syllabus (8 décembre 1864), définit le naturalisme comme la destruction de « la cohésion nécessaire qui, par la volonté de Dieu, unit l’ordre naturel et l’ordre surnaturel ». Puisque, dans le naturalisme, selon le mot de Dom Guéranger, « tout est enseigné et professé en dehors du principe surnaturel [3] », combattre le naturalisme, c’est donc s’employer à ramener l’ordre naturel dans son juste rapport à l’ordre surnaturel [4] (c’est-à-dire distincts, mais non séparés). Ce que ne cessa de défendre l’école ultramontaine.
Au 19e siècle, le terme d’« école ultramontaine » ou d’« ultramontanisme » désigne le parti des catholiques intègres. On dirait aujourd’hui « intégristes ». Ce n’est…