Brumes du révélationisme
LE SEL DE LA TERRE
ÉDITORIAL
« Brumes du “révélationisme” »
EN 410, les Wisigoths menés par Alaric mirent Rome à sac. En apprenant cette catastrophe, saint Jérôme s’écria : « Elle est conquise, la ville qui a conquis tout l’univers » (Lettre 127, 12). Frappé à mort, l’Empire romain d’Occident ne survécut que quelques décennies et disparut définitivement le 4 septembre 476, avec l’abdication de son dernier empereur, Romulus Augustule.
Les causes de ce déclin furent nombreuses et complexes :
Par-dessus tout, [le] scepticisme quant au but de l’existence, d’où [la] chute libre [de la] morale liée à la banqueroute intellectuelle de la vieille religion païenne officielle. Un cancer spirituel amollit progressivement le cœur jadis austère du peuple romain qui devint sensuel et ne soutint plus que les politiques qui lui offraient « du pain et des jeux », comme le notait le poète Juvenal vers 100 après J.-C. [1].