Recension de Maria Elvira ROCA BAREA, Impériophobie et légende noire
Hugues SAINT-MARTIN
+ Impériophobie et légende noire
L'HISTORIENNE Maria Elvira Roca Barea a travaillé au Conseil Supérieur des Recherches Scientifiques (espagnol) et donné des cours à l’Université d’Harvard. Née en 1966 de parents maçons et républicains, elle se dit athée, mais ne se range pas pour autant parmi les chantres du « prêt-à-penser ». Son essai intitulé Imperiofobia y leyenda negra ; Roma, Russia, Estados Unidos y el Imperio Español défend si bien l’Église qu’elle est obligée de préciser d’emblée qu’il n’a pas été écrit pour justifier une institution religieuse qui lui serait chère. Son propos est d’étudier l’« impériophobie », c’est-à-dire le lot de légendes noires que suscite inévitablement chaque empire, depuis celui d’Alexandre jusqu’aux États-Unis d’Amérique.
L’explication de cette légende noire est souvent très simple : les États-Unis, comme la Russie, ou la Rome antique, paient ainsi leur puissance, que beaucoup jugent menaçante. Dans le cas de l’Espagne, auquel…